jeudi 27 octobre 2005

Lui...


Ce matin, réveil brutal. Aurais-je rêvé de lui cette nuit ?
Ses paroles, aigües, abjectes, abruptes m'obsèdent. Ses mimiques torturées, ses grimaces agaçantes, ses regards obliques et sous-jacents pointés d'accents circonflexes obtus, égarent mon attention et paradoxalement éveillent ma méfiance. Mais le tout donne un ensemble dissonnant, crispant, désespérant.
Il répond souvent aux questions par des questions, hors-sujets ou culpabilisantes. Il parle à la place des gens, semble se mettre dans leur peau, endossant leurs souffrances se faisant leur porte-parole. Mais pour qui parle-t-il ? Je ne vois quiconque de ces malheureux dans son sillage. Ses courtisans n'ont pas l'air d'être les souffre-douleurs de nos maux citadins.
Sa démarche n'est pas assurée, il veut aller plus vite, plus fort et plus loin que son corps ne peut. La sincérité du bonhomme, soigneusement enfouie, l'on s'en doute, ferait-elle vasciller sur sa base cet échaffaudage monté à la vite pour la nécessité de la course au pouvoir ? Ou bien, à l'égal de Mister Hyde serait-il un hybride à qui on aurait greffé l'oeil perdu de l'autre monstre ?
Il nous entraîne, degré par degré, dans son antre de méfiance, de mal-être et de terreur.
Le mécanisme est ré-enclenché pour la prochaine échéance.

La démocratie devient la démocrature de la peur. Les arguments électoraux veulent nos intelligences engourdies par l'effroi et la terreur face à des chimères.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bigre,

Voilà un commentaire qu'on ne sait pas comment prendre. Partagé entre la mise en garde contre ces lignes et la curiosité de le lire.

Lui... participe-t-il à la manipulation ambiante ? Ou la dénonce-t-il ?

Merci pour ces partages de lecture !

Zhug a dit…

Lui... en est le maître d'oeuvre.
Il a le vent en poupe sous nos lattitudes.
Il fallait que j'écrive sur lui tant ma gorge se crispe chaque fois que je l'entends.
Quand c'est son nom qui effleure mes tympans, mes yeux voient les immondes lutins diaboliques qui surgissent de ces boîtes anodines et se dandinent hargneusement sur un ressort.
Boite de Pandore qu'il faudrait jeter au fond du tonneau des Danaïdes...